Article du magazine "Mlle.L"
Webmagazine néo-calédonien
Publication le 22/02/2018
« Dîtes-moi comment vous vous aimez, je vous dirai comment je vous unirai ! ». C’est un peu l’approche d’Erika, officiante de cérémonie laïque. Quoi ?! Cérémonie laïque ? Vous n’en avez jamais entendu parlé ?
C’est exactement l’idée même de l’union telle que je l’imagine : une façon de s’unir comme on en a envie, avec qui on a envie, sans pour autant répondre aux éternelles et traditionnelles « bonnes façons » de s’unir pour le meilleur et pour le pire.
Personnellement, inviter toute une smala (la somme de deux familles réunies), sans oublier de faire plaisir à papa en invitant tous ses collègues de travail (dont vous ne connaissez que la moitié) et payer un buffet (ou à bouffer, d’ailleurs je trouve que ces deux mots ne se différencient que d’une plume) à 300 invités dont la plupart diront sans doute :
- « sympa le dîner, mais ça manquait quand même de foie gras »
- « sympa sa robe, mais c’est vrai que le blanc ça grossit vachement »
- « sympa la déco, mais y’a rien de très original là dedans. Et puis les serviettes en papier, c’est moyen ».
Alors certaines d’entre vous me direz : « oh ben moi je l’ai choisi mon mariage, et j’ai fait exactement ce que j’ai voulu faire » ce à quoi je répondrai « t’as trop de la chance, mais je crois qu’on n’a pas le même père ». Point final. On n’a pas toutes les mêmes chances dans la vie, CQFD.
Donc, où sont partis nos moutons ? Direction cérémonie laïque. Voilà. Sympa. Quelque chose de purement symbolique en plus, sans pour autant devoir changer de nom - et puis merde, j’adore mon nom de famille ! D’ailleurs, ce « petit changement symbolique de pure appartenance à l’autre du sexe masculin » ça signifie aussi qu’il va falloir faire des modifications administratives et faire la queue à la mairie, à la poste, PARTOUT. J’ai envie de dire MERDE. Et puis il a qu’à prendre le mien après tout (de nom).
Ca y’est, j’ai touretté et je me sens beaucoup mieux.
Bref, qui dit cérémonie laïque, dit :
- union symbolique (si vous souhaitez uniquement vous unir symboliquement, comme moi)
- le petit plus après l’union à la mairie (parce que signer un papier en un quart d’heure, c’est quand même pas très excitant)
- l’occasion de s’échanger les alliances, parce qu’on ne le fait pas forcément à la mairie !
- pas d’église, parce que vous n’êtes pas croyants, ou parce que vous avez divorcés (bande de pêcheurs) ou que vous n’avez pas mes mêmes convictions religieuses (c’est vos parents qui doivent
être contents)
- une jolie façon de renouveler ses vœux
Si maintenant, ça vous parle, vous pouvez continuer la lecture de cet article. Sinon, allez nous commander quelques mojitos et vous serez pardonnés.
J’ai eu la chance d’assister de nombreuses fois à des cérémonies laïques (après le passage à la mairie pour la plupart). A chaque fois, l’émotion était au rendez-vous : ces instants permettaient une véritable communion et un réel partage de l’amour des deux tourtereaux avec le reste des invités, dans un cadre beaucoup plus intime.
La plupart du temps, les maîtres de cérémonie étaient des proches de la famille : la fille aînée ou le petit frère. La personne qui, finalement, marque la différence avec tous les autres. N’empêche que, lorsque ces personnes-là ne se sentent pas capables de gérer une telle cérémonie (car il ne s’agit pas seulement de lire un discours et de leur relancer des fleurs sur le visage), c’est là que l’on peut faire appel à un officiant, et même, une officiante de cérémonie laïque : weeeeeelcome Erika !
Cela fait aujourd’hui deux ans qu’Erika est officiante de cérémonie. Formée et diplômée en Métropole, elle m’explique que pour elle, exercer ce métier, c’est « être le metteur en scène d’une pièce de théâtre au sujet d’une histoire d’amour véritable ». Pendant 45 minutes voire une heure, elle nous fait oublier les étapes très protocolaires officielles de la mairie (où l’on ne parle d’ailleurs presque jamais du comment du pourquoi de l’amour de l’union d’aujourd’hui), en remaniant l’union et en laissant place aux témoins ou à toutes personnes souhaitant participer.
Comment s’est passée votre rencontre, quels sont vos traits de caractère, quels sont les sujets qui fâchent et ceux qui font rire : une réelle étude « au cas par cas » qui lui permettra d’interpréter en une belle cérémonie plus personnelle l’amour et l’histoire de votre couple.
Pendant la cérémonie, Erika alterne également les rituels participatifs ou d’union (comme le mélange des sables, mais il y’en a d’autres aussi !) avec les interventions des proches et des amis, sans oublier le timing des surprises s’il y en a. Bref, il s’agit d’un réel accompagnement qui ne se fait pas en une seule fois, et qui peut se justifier pour une union, mais aussi pour un baptême et même pour un divorce (et bien oui, tout se fête non ?!)